La villa Médicis - Le prix de Rome
Les grand prix de peinture et grand prix de sculpture sont créés en 1663 en France sous le règne de Louis XIV. Ce concours est organisé chaque année par l’Académie royale de peinture et de sculpture et est ouvert à ses élèves, patronnés par les académiciens. Le grand prix d'architecture est organisé à partir de 1720 par l'Académie royale d'architecture sur le même modèle. Le lauréat est généralement - mais pas automatiquement - choisi par l'administration royale pour être envoyé à l’Académie de France à Rome en y bénéficiant d'une pension, l'Académie de France ayant été fondée à cette intention par Colbert, en 1666. L'artiste y réside pour une durée variant de deux à quatre ans, afin de se former au contact des modèles de l'Antiquité et de l'Italie moderne.
L'Académie de France a eu plusieurs sièges successifs à Rome dont, le
palais Mancini, avant de se fixer définitivement à la villa Médicis,
en 1803.
Le prix de Rome ne fut pas toujours attribué aux meilleurs
peintres, à qui l'on préféra souvent des talents moins brillants;
cependant, il convient de citer parmi les lauréats Hyacinthe Rigaud (1682),
Charles-Joseph Natoire (1721), François Boucher (1723), Joseph-Marie Vien (1743), Jean-Honoré Fragonard (1752), Jacques-Louis David (1774),
Jean-Baptiste Regnault (1776), Anne-Louis Girodet (1789), Jean Auguste Dominique Ingres (1801), Gustave Boulanger (1849),
William-Adolphe Bouguereau (1850), Jean-Jacques Henner (1858) et, au
xxe s., Yves Brayer (1930) et Lucien Fontanarosa (1936).
Pendant plusieurs siècles, obtenir le Grand Prix de Rome dans la catégorie peinture d'Histoire était sans aucun doute considéré comme
le plus grand des honneurs, aussi bien en France qu'à l'étranger.
Propriété de l'Académie, les prix de Rome étaient placés en dépôt
au Louvre. Sur l'initiative de la Convention, ils furent en partie
restitués en 1793 aux peintres encore en vie. Ces œuvres sont
actuellement conservées à Paris (E. N. B. A.).
Le peintre Balthus est nommé directeur de l’institution par André Malraux, en 1961.
Mais Le peintre Balthus fut aussi et surtout le protagoniste de la réforme du grand prix de Rome.
Depuis 1968, le concours n'a plus lieu. Cependant, un décret du 16 septembre 1970 attribue aux jeunes artistes et chercheurs de différentes disciplines (arts plastiques, composition musicale, architecture, littérature, cinéma, théâtre, histoire de l'art) des bourses de séjour à l'Académie de France à Rome.
(voir Wikipedia, l' Institution du prix de Rome et Larousse).
Il faut signaler que Eugène Delacroix, Édouard Manet, et Edgar Degas font partie des artistes qui tentèrent le prix de Rome et n’obtinrent jamais la moindre récompense.
Aujourd’hui l’Académie de France à Rome remplit deux missions
conjuguant passé et modernité. Elle offre chaque année la possibilité
à des artistes et à des spécialistes francophones de se perfectionner
dans leurs disciplines lors d’un séjour d’une durée de douze ou
dix-huit mois : c’est la “mission Colbert”. L’autre, dite “Malraux”, a
pour vocation de stimuler les relations et d’être un trait d’union
entre l’Italie et la France. La villa Médicis, sous l’impulsion de son
directeur Éric de Chassey, multiplie depuis trois ans les échanges et
les événements culturels dans un esprit d’ouverture sur l’Europe et le
monde. (voir détails).
Grand prix de Rome
Henri-Lucien Doucet fut admis en 1874 à l' Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris et y remporta le Grand
prix de Rome en 1880 avec « La reconnaissance d'Ulysse et de Télémaque ».
La scène représentée par le tableau est tirée de la première partie de
l'Odyssée. Aidé par Athéna, Télémaque reconnaît son père Ulysse. Ils
vont alors unir leurs forces pour exterminer les prétendants au trône.
Henri-Lucien Doucet résidera au palais Médicis à Rome de 1881 à 1885.
La Reconnaissance d’Ulysse et de Télémaque de Henri-Lucien Doucet, 1879
(Huile sur toile, 145 x 113 cm)
Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris
Envois de Henri-Lucien Doucet pendant son séjour à Rome
(cf Thèse de France Lechleiter en Histoire de l’art et
archéologie, soutenue le 4 décembre 2008 à l’université Paris
IV-Sorbonne :
« Les envois de Rome des pensionnaires peintres
de l’Académie de France à Rome de 1863 à 1914 »).
Les envois de Henri-Lucien Doucet sont les suivants :